Le fil des matières premières : Le pétrole chute face aux signes d'une possible reprise de l'offre par l'OPEP+ plus rapidement que prévu
Les prix du pétrole ont prolongé leurs pertes hier après des informations selon lesquelles l'OPEP+ pourrait ramener l'offre sur le marché à un rythme plus rapide que prévu.

Énergie – Le bruit autour de l’OPEP+ continue de s’amplifier
Les prix du pétrole ont accentué leurs pertes hier après des informations selon lesquelles l'OPEP+ pourrait rétablir l'offre sur le marché à un rythme plus rapide que prévu. Le groupe met actuellement fin à ses réductions volontaires de production de 1,66 Mb/j, qui devaient être ramenées progressivement à 137 000 b/j par mois. Des rumeurs circulent désormais sur la possibilité d'une hausse de l'offre de trois mois, d'environ 500 000 b/j chacune. Si cela se confirme, l'ampleur de l'excédent augmentera au quatrième trimestre de cette année et l'année prochaine. Le marché devrait y voir plus clair le 5 octobre, lorsque le groupe décidera des niveaux de production pour novembre.
Les chiffres publiés cette nuit par l'American Petroleum Institute (API) ont été plutôt favorables au pétrole brut et pessimistes pour les produits raffinés. Les stocks américains de pétrole brut auraient diminué de 3,7 millions de barils la semaine dernière, tandis que ceux de Cushing ont chuté de 693 000 barils. Les stocks d'essence et de distillats ont augmenté respectivement de 1,3 million et de 3 millions de barils. Le rapport d'inventaire, plus largement suivi, de l'Energy Information Administration (EIA), sera publié plus tard dans la journée.
Les craquages de distillats moyens restent bien soutenus dans un contexte d'inquiétudes quant à la tension du marché. Cependant, les stocks de gazole dans la région Amsterdam-Rotterdam-Anvers (ARA) continuent de se reconstituer, atteignant leur plus haut niveau depuis mai. L'interdiction d'exportation de diesel imposée par la Russie aux revendeurs devrait avoir un impact limité sur les flux. Cependant, cette mesure n'améliore pas le sentiment sur un marché déjà préoccupé par la tension. Elle pourrait également ouvrir la voie à de nouvelles restrictions sur les exportations de distillats moyens à un stade ultérieur.
Métaux – Restrictions sur le minerai de fer en Chine
Les cours du minerai de fer ont connu une séance agitée hier après que Bloomberg a rapporté que l'acheteur public chinois de minerai de fer avait demandé aux aciéries de cesser temporairement d'acheter toutes les nouvelles cargaisons de minerai de fer à la société minière BHP, en raison d'un litige sur les prix. Il s'agit d'une escalade par rapport au début du mois de septembre, lorsque l'acheteur public avait demandé aux aciéries de cesser d'acheter le mélange Jimblebar de BHP.
Les dernières données de l'Institut national de la statistique du Chili montrent que la production nationale de cuivre a chuté de 10 % sur un an (-4,9 % sur un mois) pour atteindre 423,6 kt en août, suite à un accident qui a interrompu les activités d'extraction et de fusion à la mine El Teniente de Codelco vers la fin juillet. Il s'agit de la plus forte baisse annuelle enregistrée sur une période de deux ans. On estime que Codelco a déclaré des pertes d'environ 33 kt de cuivre en raison de l'incident, tout en réduisant ses prévisions de production pour 2025. Cependant, la production cumulée de cuivre sur les huit premiers mois de l'année est toujours en hausse de 1 % sur un an pour atteindre 3,5 millions de tonnes.
Agriculture – Les prix du cacao chutent en raison de nouvelles perspectives d'approvisionnement
Les prix du cacao ont subi une pression supplémentaire hier, le cacao londonien ayant chuté de près de 2,5 %, atteignant son plus bas niveau depuis février 2024. L'attention du marché du cacao se porte désormais sur la campagne 2025/26. On s'attend à un nouvel excédent du marché lors de la nouvelle campagne, ce qui apaiserait les craintes de tensions qui ont pesé sur le marché ces dernières années.
Les dernières estimations de la Bourse des céréales de Buenos Aires indiquent que la récolte de soja argentine pourrait chuter de 3,6 % en glissement annuel pour s'établir à 48,5 millions de tonnes pour la campagne 2025/26. Cette révision à la baisse des estimations de production est largement imputable à la réduction des superficies cultivées. En revanche, la production de maïs pourrait augmenter de 18,4 % en glissement annuel pour atteindre 58 millions de tonnes, sur la base d'estimations de superficies plus élevées, à 7,8 millions d'hectares (+9,9 % en glissement annuel). De même, la production de blé devrait s'établir à environ 22 millions de tonnes, en hausse de 18,3 % en glissement annuel.